Baugé 1421
Le 30 mai 1420, le traité de Troyes
déshérite pour ses "horribles crimes" le dauphin Charles VII,
toutefois ce traité n'eut jamais cours que dans les régions
occupées par le roi d'Angleterre et le duc de Bourgogne.
Le 1er décembre 1420, Henri V fait une entrée triomphale dans Paris,
en compagnie du duc de Bourgogne et de Charles VI. Il réunit le 6 décembre les États
qui approuvent le traité de Troyes et fait bannir le dauphin
par arrêt du parlement (3 janvier 1421).
Plus rien ne s’oppose à l’alliance des deux royaumes.
Le roi d'Angleterre prit le chemin du retour auprès de ses sujets anglais laissant
derrière lui son jeune frère, le duc de Clarence, à la tête de l'armée d'occupation
avec pour mission de récupérer les territoires
encore occupés par les Armagnacs et le dauphin déshérité.
De son côté le dauphin Charles VII scelle une alliance avec les Écossais,
il obtient des renforts importants et les emploie à tenter de reconquérir son royaume.
"baçinets 1420"
Déroulement de la bataille
Le 21 mars 1421, en cette veille de Pâques, l'armée anglaise, menée par le duc de Clarence,
forte de 3000 hommes se repose près de la ville de Baugé ; après avoir échoué devant Angers
elle se dirige vers Tours en suivant l'antique voie romaine. Ses forces sont en partie dispersées,
les archers se sont ainsi éloignés pour piller les alentours.
Un chevalier écossais est capturé et amené au duc de Clarence
qui apprend ainsi qu’une force de 5000 Franco-Écossais se trouve non loin de là.
Environ une heure avant le coucher du soleil,
il décide de profiter de l’effet de surprise et d’attaquer avec sa seule cavalerie
sans attendre le reste de son armée, principalement les archers.
Ces troupes se composent seulement de 1500 hommes et se retrouvent opposés aux 5000 hommes
de l’armée franco-écossaise. Celle-ci est menée,
pour les Écossais par John Stuart (1380-1424),
comte de Buchan, et pour les Français par, le chambellan du dauphin,
le marquis Motier de Lafayette.
Le premier affrontement se fait sur le pont au-dessous de Vieil-Baugé,
celui-ci est solidement défendu par Jean de Fontaine ou Guérin de la Fontaine, capitaine du Mans,
ce qui oblige le duc de Clarence à faire demi-tour et de tenter de déborder l’ennemi par la vallée.
Trop impulsif, le duc de Clarence lance son attaque
sur les troupes franco-ecossaises massées sur les hauteurs.
Cette attaque, qui ressemble à celle de la chevalerie française à Azincourt,
est un échec. Le combat tourne au carnage pour les troupes anglaises,
le duc est tué tout comme le baron de Ros et le comte de Tankerville, les comtes de Somerset
de Huntingdon capturés. Les Anglais ont perdu 1 000 hommes et 500 sont faits prisonniers.
Les pertes franco-écossaises sont elles minimes.
Dans la nuît, le comte de Salisbury effectue la retraite vers la Normandie avec le reste de l’armée.
Bilan
Les conséquences de cette bataille sont de deux ordres, elle redonne d’abord espoir au Dauphin,
elle amène également Jean V, le duc de Bretagne à se rapprocher du Dauphin.
Celui-ci peut alors prendre Le Mans,
faire le siège d’Alençon et avancer vers Chartres où il est stoppé par les Anglais.
Anecdote
Certains historiens affirment que c'est lors de la bataille de Baugé,
à laquelle les Écossais sont venus participer, en opposition à l'ennemi anglais,
qu'ils ont découvert la chôle. Ce jeu de balle serait l’ancêtre du golf.
sourçe, "la guerre de cent ans" Jean Favier