les Joutes
Les tournois sont souvent confondus à tort avec les joutes.
- La joute consiste à faire s´affronter des chevaliers deux par deux avec une lance.
A la fin du XIII ème siècle¸ l´équipement du jouteur
n´est guerre différent de son équipement de bataille.
Il se contente de rabattre ses ailettes de protection d´épaule sur le devant¸
et de remplacer le fer de sa lance par un rochet. Il utilise son heaume¸ son écu et son adresse.
D´abord une façon de régler un différent entre deux chevaliers¸ la joute deviendra petit à petit
un jeu très codifié à la fin du XV ème siècle.
En France¸ la joute s´est longtemps pratiquée sans barrière.
Les chevaux pouvant " croiser "¸ la violence du choc frontal fut très
tôt compensée par l´adoption d´armures
spéciales et de lances en bois léger ou creux.
Les lances pouvaient atteindre 5 m. Les perfectionnement
du matériel suivront l´évolution de l´armure
sur laquelle des plaques seront rapportées (pièces hautes¸
garde au bras et manteaux d´arme) essentiellement
sur le bras et la partie supérieure latérale gauche de la cuirasse.
Les moins fortunés se contenteront de pièces amovibles
pour équiper leur armure en joute¸ tandis que
les plus riches se feront fabriquer des armures spéciales.
L´écu sera remplacé par la targe qui deviendra très perfectionnée¸
de même que le casque qui deviendra très spécifique.
L´aboutissement sera la joute lourde dite " à l´allemande "
Des jeux plus ou moins dangereux (course à la queue¸ à la poêle ou au rost)
pimenteront ces affrontements au gré des modes en vigueur. Les joutes précédaient
ou clôturaient les tournois¸ mais elles pouvaient
avoir lieu indépendamment et se nommaient alors
" joutes à tout venant¸ grandes et plénières " - Le tournoi ou tournoyement¸
également appelé pas d´arme¸ trépignée ou combat
à la foule est supposé d´origine française.
Il mettait en présence deux camps de chevaliers
qui devaient s´affronter en champ clos (les lices)
selon un règlement précis instauré au début
du XI ème siècle par Geoffroy de Preuilly.
Ce règlement à évolué au cours du temps
ou selon les circonstances. Au IX ème siècle¸
ces rencontres étaient si violentes¸ que le Pape Eugène II les frappa d´anathème.
Il fut suivi en cela par certains de ses successeurs
jusqu´au XIV ème siècle avec Clément V¸
allant jusqu´à excommunier et interdire les victimes d´inhumation en terre sainte¸
mais sans succès. Certains roi eux même tentèrent
de s´y opposer de façon temporaire. Interdits par Henri II d´Angleterre
au XII ème siècle¸ Ils furent rétablis par Richard Ier dit
" Cœur de Lion " son fils. A nouveau interdits par Edouard Ier¸
qui avait pourtant lui même participé au tournoi de Chalon
à la tête de 80 chevaliers en 1274. Edouard III
les rétablit et offrit même pendant la guerre de cent ans¸
des saufs conduits aux Français désireux d´y participer. Il devait plus tard créer
l´ordre de la Jarretière au cours d´un grand tournoi.
En France¸Philippe le Bel et Philippe le long les interdirent par décret en 1313 et 1318.
Il est à noter néanmoins que c´est à l´occasion des tournois où ils devaient
proclamer le nom du vainqueur¸ sous le règne de Philippe Auguste qu´apparurent
les premiers Hérauts et rois d´armes. Avec leur science de l´héraldique naissante¸
ils devaient par le suite être appelés
à dénombrer les victimes nobles dans les batailles. Au XV ème siècle¸
les tournois ne sont plus qu´un jeu galant¸ on y combat
à l´arme courtoise (épée émoussée ou masse en bois)
dont on peux se faire une idée dans le livre des tournois du Roi René grand amateur du temps.
C´est devenu une fête fastueuse où l´on y arbore
ses plus beaux atours. Au XVI ème siècle les joutes et les tournois se développent.
La barrière de séparation est adoptée pour les joutes dites " à l´italienne ".
On y devait rompre 3 lances légères faites
en bois de peuplier. C´est au cours d´une de ces courses
à l´italienne¸ le 30 juin 1559¸ que Henri II
emporté par sa passion fut mortellement atteint par une esquille¸
alors qu´il voulut rompre une quatrième lance contre Gabriel de Montgomery¸
seigneur de Lorges. Il en mourut le 10 juillet suivant.
"fin 15eme"
sourçe ...... "histoire Medievale" nr9