Pontvallain 1370

Publié le par Cabaret









La Bataille de Pontvallain est une victoire de l'armée française contre les Anglais,
 le 4 décembre 1370, pendant la guerre de Cent Ans, à Pontvallain, dans le comté du Maine.





"miniature tirée des grandes chroniques de Froissard 1380"







À l'automne 1370, la guerre de Cent Ans a été relancée depuis un an par Charles V.
 Après avoir relancé l'économie en débarrassant le pays des compagnies, il a instauré des impôts
 permanents ce qui lui permet de financer des armées permanentes qui se livre à une reconquête méthodique
 des territoires concédés au Traité de Brétigny. Les Anglais ruinés par leur participation à la première guerre
 civile de Castille, n'ont les moyens que se lancer dans des chevauchées qui ont le mérite de s'autofinancer.
 Édouard III lance donc Robert Knowles dans le nord de la France. Espérant détourner des troupes Française
 pour soulager la Guyenne et leur infliger une défaite similaire à Crécy ou Poitiers
 grâce à la supériorité tactique conférée par l'arc long anglais.

Charles V n'est pas dupe et applique la stratégie de la terre déserte: Robert Knolles et Granson
 ne trouvent que le vide devant eux et des villes solidement défendues et portes closes. Après avoir pillé le nord
 de la France et la Beauce, l'armée anglaise arrive dans le Maine. Mais les pillages ne laissent pas les français indifférents ,
les troupes massées dans les villes et les citadins voyant les fumées des faubourgs incendiés grondent.
 Charles V doit donner le change pour justifier les impôts prélevés : le 2 octobre 1370, il nomme connétable
 de France Bertrand du Guesclin tout auréolé de ses victoires à Cocherel et en Castille, et le lance aux trousses
 des Anglais, après le sac de La Rochelle. Il est accompagné par Olivier de Clisson et Jean de Vienne.







"épée fin 14eme"






Au mois de novembre, la situation évolue. Forts de leurs succès et las de leurs chevauchées,
 les soldats anglais commencent à relâcher leurs efforts. Les chefs de l'armée anglaise se querellent entre eux.
 Le 1er décembre, après avoir levé une armée en Bretagne et en Normandie, du Guesclin se lance à l'attaque de l'armée anglaise.

Ayant appris que Robert Knolles et Grantson étaient avec 30.000 hommes sur les bords du Loir,
entre Vendôme et Château-du-Loir. Le connétable dirige ses troupes vers le Mans, aux mains des Anglais.
 La ville ouvre ses portes à l'arrivée des Français. Du Guesclin se dirige ensuite sur Viré-en-Champague où il y reçoit
 un héraut d'armes envoyé par Grantson qui, certain de la supériorité tactique de l'arc long anglais,
 voulait profiter de l'absence de Robert de Knolles pour demander bataille et récupérer seul les rançons prélevées
 sur les prisonniers. Le connétable remet à l'envoyé dix marcs d'argent et le fait retenir le plus longtemps
 possible par quelques hommes, afin de prendre les devants avec le gros des troupes. Le soir même, par une pluie battante,
 il franchit à marche forcée les quarante huit kilomètres qui le séparent de l'ennemi :
l'armée française se dirige vers le sud, traverse la Sarthe au-dessous de Parcé, s'avance vers le sud-ouest,
 passe entre La Fontaine et Courcelles et arrive le lendemain matin dans la plaine du Rigalet, prés du bourg de Pontvallain.


 

Du Guesclin sait qu'il ne faut pas laisser les archers se retrancher, sinon ils seront en mesure de décimer leurs assaillants.
 À l'aube du 4 décembre, après une heure de repos donné à ses soldats, Bertrand du Guesclin et ses compagnons chargent,
 à pied et par surprise, le camp anglais (les chevaux non protégés sont des cibles faciles particulièrement vulnérables
 aux flêches de l'arc long) et mettent en déroute les troupes de Knolles et Granson. Cependant une centaine
 d'entre eux résistent pendant qu'un des leurs, Orsèle, rassemble les fuyards dans le bois de Fautreau. Il est surpris
 par le maréchal d'Andreghem, et les Anglais sont de nouveau bousculés. Le soir, 2.000 Anglais arrivent en soutien
 et il faut reprendre le combat. L'arrivée opportune de Clisson avec 500 hommes fait tourner
 l'affrontement à l'avantage des Français. les Anglais se replient au château de Vaas.

Bertrand du Guesclin fait soigneusement enterrer ses morts et plaçer sur leur tombe une croix de bois que les habitants
 ont toujours renouvelée jusqu'en 1828, époque à laquelle M. Dubignon d'Angers fait élever un obélisque en pierre qui porte
 l'inscription suivante : Ici, après le combat de Pontvallain, en novembre 1370, Bertrand du Guesclin de glorieuse mémoire,
 fit reposer ses fidèles Bretons. Un ormeau voisin, sous lequel on éleva une cabane pour les blessés,
 une croix de bois plantée sur les morts ont donné à ce lieu le nom d'Ormeau ou de Croix-Brette. Français,
que les dissensions intestines, que les invasions étrangères ne souillent plus désormais le sol de notre belle France.


Le 5 décembre, du Guesclin rejoint les Angalis retranchés au château de Vaas et leur inflige une nouvelle défaite,
faisant un grand nombre de prisonniers. Granson lui-même est pris par Olivier de Clisson. Le 6, il enlève Saumur : le Maine est libéré.

L'armée anglaise est défaite. Les chefs anglais se sont enfuis pour retourner sur leurs terres
ou bien ont été libérés contre rançon après avoir été capturés au combat. Les garnisons d'Anjou sont dissoutes.



 

"baçinet de la fin du 14eme conservé a Bruxelle"



Publié dans Batailles

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article